REPORTAGE SUITE Les chutes de neige soudaines ne sont pas rares au Grossglockner. Les véhicules et les machines doivent être toujours prêts à intervenir rapidement. Si nécessaire, un hélicoptère donne un coup de main à l’équipe d’entretien pour certains travaux particulièrement exposés. BEAUCOUP DE SAVOIR-FAIRE ET DE FORCE MÉCANIQUE Le site du Grossglockner confirme une fois de plus le fait que l’être humain peut développer de grandes idées et les concrétiser en s’appuyant sur des machines. Alors que ces dernières étaient des plus simples lors de la construction de la route, elles n’ont cessé d’être améliorées au fil des années, dans le domaine de l’entretien également. C’est ainsi que Peter Embacher dispose aujourd’hui d’un parc complet de véhicules et de machines pour l’entretien et, surtout, pour l’ouverture du col au printemps. L’équipe dispose de 5 grandes fraiseuses à neige pour ce faire. Quatre de celles-ci sont des fraises à neige rotatives de type Wallack, qui ont plus de 50 ans et qui peuvent donc être considérées comme de véritables oldtimers. Franz Wallack ne fut en effet pas seulement l’ingénieur de la route alpine du Grossglockner, mais également l’inventeur de la fraise rotative appelée «System Wallack». Le véhicule à chenilles est une combinaison de fraise à neige et de chasse-neige; il a été utilisé pour la première fois au printemps 1953. Grâce à une répartition idéale du poids, l’engin permet de fraiser la glace et la neige couche par couche. Durant l’hiver, ces machines sont révisées et entretenues dans des ateliers ad hoc. Selon une analyse récente, elles n’ont pas grandchose à envier aux machines plus modernes. La sécurité du fonctionnement la plus élevée d’une machine ou d’un véhicule est un facteur de succès important en montagne. Et pour l’ensemble du parc, du générateur de courant aux fraiseuses à neige en passant par le camion Euro 5, on utilise des lubrifiants signés MOTOREX, conçus pour des contraintes extrêmes. Avant l’acquisition de la fraiseuse à neige, il fallait 350 hommes et 70 jours pour effectuer le travail, à la pelle! Aujourd’hui, 14 jours suffisent en moyenne. OUVERTURE EN FORCE Si, en 1936, il fallait compter sur des centaines de travailleurs pour ouvrir le col au printemps, aujourd’hui il suffit d’une équipe bien rôdée au sud et au nord pour abattre ce travail, pour l’essentiel mécaniquement. Selon la durée et la rigueur de l’hiver, les travaux de déblaiement commencent au début avril. Les opérations débutent en même temps au nord (Fusch) et au sud (Heiligenblut). L’hélicoptère permet d’évaluer la situation générale depuis les airs. Les masses neigeuses sont particulièrement intéressantes dans ce contexte, car elles présentent toujours un danger d’avalanche qu’il faut prendre au sérieux. 12
Rencontre au col du Hochtor des véhicules de déblaiement de Carinthie et de Salzbourg: chaque année, le «percement» est le point d’orgue des opérations de déneigement. Pour déplacer les masses de neige de sorte à protéger les équipes d’ouvriers, on procède à des déclenchements artificiels d’avalanches. Avec l’intervention d’un guide de montagne de chaque côté. Les hauteurs de neige varient considérablement selon l’hiver, la météo et le vent. On pourra par exemple mesurer à Ferleiten (1151 m) 2,5 mètres de neige «seulement» au début avril, puis plus de 10 mètres de neige entre Fuscher Törl et le Hochtor (2505 m) sur un tronçon de 10 kilomètres. En automne, on place des piquets à neige de 6 mètres de haut, qui sont censés indiquer le tracé de la route aux équipes de déblaiement qui interviendront au printemps. Mais ces piquets ne sont souvent plus visibles du tout et il faut procéder à des sondages pour «retrouver» la chaussée. LE BUT: LE PERCEMENT Chaque année, le «percement» est un grand moment, qui est fêté comme il se doit. Lorsque les équipes de Carinthie et du land de Salzbourg se rencontrent près du Hochtor, alors tous savent que la nouvelle saison est toute proche. Mais les choses peuvent également tourner autrement et perturber les travaux en quelques heures, par exemple en cas de mauvais temps subit ou de baisse sensible de la température. Il faut alors redoubler d’effort. Mais il suffit que le «printemps» de Vivaldi ou, mieux encore, de la musique populaire entraînante sorte de la radio du bus qui transporte l’équipe au Grossglockner pour que tout rentre dans l’ordre. • www.grossglockner.at Fin prête pour l’ouverture de la saison, la route panoramique n’attend plus que les visiteurs du monde entier. L’ingénieur civil Franz Wallack (à droite) et le gouverneur du land de Salzbourg Franz Werl lors du premier passage du col alpin en 1935 ainsi que d’autres photos de l’époque des pionniers, il y a plus de 80 ans. MOTOREX MAGAZINE 107 I AVRIL 2016 13
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